Reconversion professionnelle

Reconversion professionnelle

Exercer une activité en indépendant

Création, reprise, franchise, seul ou à plusieurs… Les solutions sont multiples pour devenir entrepreneur après 50 ans. Même sans apport financier conséquent.

Plus d’un Français sur trois envisage de créer ou de reprendre une entreprise, selon un sondage OpinionWay de 2016. « L’âge n’est pas un facteur rédhibitoire pour se lancer, précise d’emblée Marine Morival, chargée des publics de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE). Un créateur d’entreprise sur cinq que nous suivons a plus de 50 ans. Parmi eux, beaucoup avaient des difficultés à trouver un emploi et rebondissent ainsi. » Avec les seniors toujours en poste, ils partagent certains atouts : « Ils peuvent s’appuyer sur leur expertise et leur réseau, constate Sanaa Choubai. S’ils se forment à la création et utilisent les aides en tous genres, ils ont toutes les chances de réussir. »

Fatima Ouahzi, 55 ans, rêvait depuis longtemps de devenir boulangère-pâtissière. Elle occupe un poste d’aide-soignante depuis les années 1980 à l’hôpital d’Agen. « J’ai contacté le service formation qui m’a conseillée de faire un bilan de compétences, témoigne-t-elle. Puis j’ai effectué un stage de six jours dans une boulangerie. J’ai adoré ! »

Reste à savoir si vous vous sentez vraiment une âme d’indépendant ou si c’est plutôt la nouvelle activité qui vous plaît. Là encore, un conseiller en évolution professionnelle (CEP) peut vous aider. Dans le cas où l’autonomie du chef d’entreprise vous attire, que la prise de risque ne vous effraie pas mais que vous n’avez pas d’idée de business, « il faut creuser parmi ses savoir-faire ou ses envies, observer son entourage, lire, consulter des sites sur la création d’entreprise, propose Marine Morival. La moitié des projets développés par nos clients tournent autour du commerce : vente ambulante, épicerie fine, etc. ». Vous trouverez peut-être une idée à importer de l’étranger ou un concept qui marche déjà à adapter pour un nouveau besoin. « Restauration, e-commerce, économie d’énergie, bien-être, art de vivre, ces secteurs sont actuellement porteurs », liste Nicole Raoult. Les services aux particuliers, aux personnes âgées notamment, les travaux ménagers ou les soins esthétiques offrent également de belles perspectives.







Construire son projet

Certains choisissent de reprendre une entreprise. 60 000 sont à vendre chaque année, selon un rapport de l’association Cédants et Repreneurs d’affaires de 2015 (cra.asso.fr). Les entités rachetées bénéficient d’un taux de survie à cinq ans de 60 %, contre 50 % en moyenne pour les entreprises créées.

Autre moyen de limiter les risques : s’appuyer sur un réseau de franchises« Mais l’investissement moyen de 180 000 euros peut rebuter », pointe Marine Morival, sauf
 à se tourner vers la microfranchise solidaire. Grâce à des partenaires reconnus, comme Chauffeur&Go, 02 ou Mon Assistant Numérique, les personnes disposant d’un apport personnel plafonné à 10 000 euros peuvent ouvrir des agences de services aux particuliers dans le transport, le jardinage ou l’aide à l’utilisation d’Internet. « Le projet doit être validé par l’ADIE qui accompagne le créateur d’entreprise, précise Basile Albert, responsable microfranchise solidaire dans l’organisation. La tête de réseau de la franchise apporte la formation et les services mutualisés (centrale d’achat, logiciels, etc.). Le taux de pérennité sur deux ans s’élève à 70 %. »

Si vous avez l’ambition de créer votre entreprise ex nihilo, une solide préparation s’impose : estimation du chiffre d’affaires, choix du statut, formalités. « Vous devez d’abord réaliser une étude de marché pour vérifier la viabilité du projet, note Marine Morival. Renseignez-vous sur le site de l’Insee, auprès de syndicats professionnels, contactez clients et fournisseurs… »

Sachez vous entourer d’experts pour hiérarchiser et séquencer vos efforts. « Nombre de réseaux, comme BGE ou France Active, accompagnent les créateurs, explique-t-elle. Ils aident à confronter les produits ou services au marché, à construire argumentaire et business plan. Ce document indispensable présente le projet d’entreprise (produit, clients, prévisions…). » Concernant le cadre juridique, vous avez le choix entre régime fiscal simplifié ou statut de société. Le statut de micro-entrepreneur permet de démarrer en toute simplicité. S’il y a plusieurs associés, une société s’impose. Comparez les statuts sur le site de l’Agence française pour la création (afecreation.fr).

Le financement, nerf de la guerre

Certains projets nécessitent une qualification. Fatima Ouahzi doit décrocher le CAP de boulangerie pour ouvrir son commerce. « La chambre des métiers m’a proposé une formation », relate-t-elle. Avoir réalisé un bilan de compétences, elle a augmenté ses chances d’obtenir le financement. « Je n’ai suivi que la partie théorique des cours et les périodes de stage, car j’avais déjà le bac. » En six semaines prises sur son temps personnel, la formation était bouclée. De son côté, Olivier Loizelet, créateur d’Aéropix a été soutenu par la chambre de commerce et d’industrie et par la chambre des métiers. En tant que demandeur d’emploi, il a bénéficié de l’Accre (Aide aux demandeurs d’emploi créateurs ou repreneurs d’entreprise) avec exonération de charges, de l’ARCE (versement de la moitié des allocations chômage sous forme de capital) et du prêt à taux zéro Nacre (Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise) de 1 000 à 8 000 euros.

Quant à Bpifrance (bpifrance.fr), elle garantit 50 à 60 % du prêt bancaire obtenu par les créateurs de PME. Cet organisme propose une aide pour les entreprises innovantes sous forme de subvention de 30 000 euros maximum. Des prêts d’honneur peuvent être attribués par des structures telles que Initiative France ou le Réseau Entreprendre. Enfin, vous trouverez des aides et concours sur aides-entreprises.frles-aides.fr et afecreation.fr.

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